Chronique - Moncoutié : «Contador-Froome, au dessus !»

 

Vidéo - David Moncoutié sur le Tour et sur le vélo.... en 2013 !

La saison 2015 est définitivement lancée et de nombreuses courses et événements sont venus secouer la planète cyclisme. Le Tour Down Under, la Ruta del Sol ainsi que la nouvelle avancée du cas Astana ont animé ces deux premiers mois tandis que l'Omloop Het Nieuwsblad, Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Paris-Nice et Tirreno-Adriatico ouvrent le bal des courses majeures d'Europe. David Moncoutié le multiple lauréat du maillot à pois sur la Vuelta et chroniqueur pour Eurosport livre en exclusivité pour Cyclism'Actu son point de vue. En route pour la première Chronique Moncoutié de 2015 !

 

Down Under, San Luis, Moyen Orient, on reprend tôt !

Le Tour Down Under, c'est la première course World Tour, une course importante. Les grandes équipes y sont, peut-être pas avec les cadors, mais elles y sont. Les Australiens y brillent plus qu'ailleurs, mais il faut dire que c'est l'été là bas, les européens ont le décalage horaire, nous sommes en janvier, cela fait beaucoup d'éléments en leurs faveur ! Et dire que quand je courrais, on reprenait à peine le vélo à cette période ! Qu'il s'agisse du Tour Down Under, San Luis ou des courses au Moyen Orient, les teams doivent désormais gérer pour ne pas griller leurs têtes d'affiche. Les directeurs font en sorte que cela soit bien réparti au niveau des effectifs. C'est l'occasion pour des jeunes qui ont préparé le début de saison où la bagarre est peut-être moins présente, de se monter. On a beau être pro, si on a pas les bornes, on est moins bon, et le niveau se moyennise alors. Certains coureurs sud-américains deux mois plus tard... Nous ne les verrions pas à l'avant. C'est enfin la bonne occasion de travailler sur le vélo plutôt que de faire des stages. En course, on fait des intensités mais on réapprend à frotter aussi.

 

Ruta del Sol, premier épisode du duel Froome-Contador

La Ruta del Sol a lancé le duel Contador-Froome, les deux grands favoris du Tour avec Nibali et Quintana. C'était une agréable surprise de les voir se battre, même si on s'y attendait avec leurs tempéraments. L'affrontement a été égal, ça promet de belles batailles pour 2015. C'était la première course de la saison pour cet affrontement et on les retrouvera ensuite sur Tirreno et en Catalogne, on aura alors plus d'enseignements. Suivant leurs formes, on verra peut-être aussi des tactiques se mettre en place pour prendre le meilleur sur l'autre.

On a vu un gros écart avec les autres coureurs, ils étaient au dessus du lot. A l'inverse, on a vu des coureurs un peu à la traîne, mais il faut relativiser avec la chute massive de l'étape 1a et l'avancée de la saison remet les niveaux à l'équilibre, avec la même base de foncier. Il suffit de voir les propos de Contador et Froome jouant l'intox, assurant qu'ils n'étaient pas à fond. Il y a une part de bluff.

 

Les pavés, période courte et intense

Les flandriennes sont des épreuves qui demandent une connaissance, de l'expérience, et ils sont rares à pouvoir jouer la gagne. On y retrouve les mêmes coureurs qui s'y battent. On retrouvera sans doute Cancellara, motivé comme jamais mais aussi des gros collectifs tels que Etixx-Quick Step ou Sky. 

Côté français, on est peut-être un peu à la traine, mais nous avons tout de même de bons coureurs. Mais Roubaix est en France, cela inspire les jeunes. Avoir une bonne relève en sprint, en montagne, peut nous donner cette impression, mais nous ne sommes pas ridicules. Des jeunes comme Sénéchal et Alaphilippe voir Petit sont là, il faut qu'ils se montrent. Après tout, nous sommes toujours mieux lotis que les espagnols, qui attendent encore la relève de Flecha !

 

Paris-Nice et Tirreno, la saison est vraiment lancée

C'est le premier rendez-vous important par étapes, un objectif pour pas mal de coureurs, elles sont bien médiatisées, importantes pour les sponsors. Deux courses connues du calendrier. On passe au niveau supérieur. Les parcours et profils de Paris-Nice ont été révélés assez tard, ça affecte la composition des équipes. Les coureurs ont certaines informations plus rapidement, mais pas le parcours complet non plus. Il y a des éditions plus montagneuses que d'autres, c'est important pour les coureurs, afin de gérer des montées en puissances si le parcours convient.

Cette année, il y aura deux étapes déterminantes, mais la course peut se perdre tous les jours avec le vent, la météo... Un parcours de grimpeurs même si la Croix de Chaubouret n'est pas la plus difficile comparée à la Montagne de Lure. Le samedi proche de Nice offrira du dénivellé, mais cela ne freinera pas trop les coureurs. Dans la région de Nice à 1000 mètres d'altitude en mars, il y a pire comme condition. Même si nous ne sommes pas à l'abri d'inconvénients météo.

Tirreno en 2015, c'est un plateau de folie avec Froome, Contador, Nibali et Quintana. Avec le Monte Terminillo en juge de paix. On dit aussi que le vainqueur de Milan-San Remo sort de Tirreno, c'est un choix de certains coureurs mais il n'y a pas de raison que cela avantage plus de courir l'épreuve italienne que Paris-Nice. Les sprinteurs auront même autant de chances de se bagarrer sur les deux épreuves. C'est un débat comme celui de la Vuelta en guise de préparation pour les Mondiaux.

 

Le cas Astana remis sur le tapis

Le sujet avait déjà été abordé dans la chronique la dernière fois. C'est un cas complexe. Une telle décision aurait dû être prise en intersaison, ils avaient déjà des éléments en mains. Remettre ça sur le tapis en cours de saison, ce n'est pas forcément utile. C'est un coup d'épée dans l'eau.