Divers - Bouhanni : «Ici, il n'y a pas de consignes...»
Par Benoit LAURENTI le 20/05/2014 à 17:10
Pourtant au sommet de sa carrière avec deux victoires sur le Giro et le maillot de leader aux points sur les épaules, Nacer Bouhanni ne se sent pas apprécié à sa juste valeur au sein de l'équipe FDJ.fr. Il explique notamment la difficulté de la cohabitation entre Arnaud Démare et lui, citant entre autres le manque de directives de ses dirigeants comparé à la Giant-Shimano où cohabitent Kittel et Degenkolb. "Ici, il n'y a pas de consignes", a t-il déclaré dans les colonnes de L'Equipe.
Le lorrain confirme par ailleurs être en négociations actuellement, par l'intermédiaire de son agent, Paul Geyter : "C'est du 50-50. Ce n'est pas une question d'argent (un million d'euros annuel) même si bien sûr je ne cours pas pour la moitié... Si la FDJ.fr ne veut pas de moi, c'est humain. Mais je voudrais tout de même que les cartes soient distribuées de façon égale. Mon agent travaille pour ça. J'ai toujours cherché à progresser, ne pas prendre la grosse tête, sinon, c'est la fin. Ici (sur le Giro), j'ai déjà gagné deux étapes, mais je regarde devant. Dans ce sport, il faut toujours avoir faim. Je ne peux pas me contenter avec le Circuit de la Sarthe".
D'après le sprinteur français, le malaise avec la direction remonte à deux mois : "Cela a commencé à Paris-Nice, quand on m'a écarté de la sélection pour Milan-San Remo, car j'avais abandonné après cinq jours. J'avais des douleurs dans le genou, impossible de plier la jambe. A 200 watts, je souffrais le martyr. Puis j'ai découvert par mail sans plus d'explications que je ne serais pas à Milan-San Remo, alors que les douleurs étaient passées. et que c'était mon objectif. Ca fait mal" déclare t-il, avant d'ajouter : "Je suis aussi frustré car je ne suis jamais allé dans le groupe des classiques, avec Démare, Offredo, Delage. Je veux gagner Gand-Wevelgem, Paris-Tours, Hambourg, j'en suis capable".
Selon Martial Gayant, si Nacer Bouhanni venait à quitter l'équipe, il ne pourrait pas participer au Tour de France. "C'est l'argument qu'ils avancent. Ils ont dit la même chose à Hutarovich il y a deux ans quand il allait rejoindre AG2R".
Toujours pour le quotidien français, Bouhanni s'exprime sur sa cohabitation avec Arnaud Démare : "Chez Giant-Shimano, Kittel et Degenkolb s'entendent, chacun son registre. A Degenkolb les classiques, à Kittel les grands tours. Leurs instructions sont claires, ce n'est pas le cas ici". Dressant un constat amer, il parle de son entente avec Démare : "Si jme sens mal oui bien sûr (que je le lancerais) c'est une question d'honnêteté mais lui ne le ferait pas pour moi. Il n'aime pas cohabiter, il a déjà dit qu'il ne roulerait jamais pour moi, ça m'a étonné, c'est peu respectueux envers Madiot. Mais chacun sa ligne de conduite".
Avant de conclure : "J'ai souvent été critiqué. Ils disent "Nacer récupère mal", je n'oublie pas. C'est faux. Sur le Giro, nous avons eu une étape de 276 kilomètres, sept heures et demi de selle et le lendemain au sprint, j'étais là. Quand on me met des barrières, ça me rend plus fort, je veux les briser. Rien que pour ça, je veux rallier Trieste".
Arnaud Démare s'est quand à lui aussi exprimé sur le sujet, retrouvez ses déclarations ici.