Giro - Nacer Bouhanni passe la deuxième en filou
Par François FINANCE le 16/05/2014 à 17:09
Ce vendredi sur les routes du Tour d'Italie 2014, les coureurs s'élançaient de Frosinone, qui accueille pour la 5ème fois le Giro, pour rejoindre 211 kilomètres plus loin, la ville de Foligno. Encore une fois, les coureurs se dirigeaient plein nord pour aborder, dès ce week-end, la haute montagne. Cette septième étape devrait donc faire office d'accalmie passagère avant l'arrivée au sommet prévue à Montecopiolo demain, et après l'étape dantesque d'hier où la route savonneuse a vu s'écraser sur elle des dizaines de coureurs. Un sprint massif devrait achevé cette étape, les deux principales difficultés du jour, le Valico di Aricnazzo (3ème catégorie) et le Valico della Somma (4ème catégorie) étant placées loin de l'arrivée. Du pain béni donc pour les équipes de sprinteurs, et notamment pour la FDJ.fr qui voudra mettre en orbite Nacer Bouhanni, déjà vainqueur mardi. Prudence tout de même, les stigmates d'hier et des conditions météo à nouveau capricieuses pourront à nouveau jouer les trouble-fête, d'autant plus qu'un final urbain difficile est annoncé.
Un groupe de cinq prend le large et jusqu'à 9 minutes d'avance.
Au paysage du départ de cette septième étape, pansements, bandages et autres strappings sur une bonne partie des 190 coureurs rescapés de ce Tour d'Italie. D''autres n'ont pas eu la chance de repartir ce matin depuis Frosinone. Joaquin Rodriguez, l'un des favoris pour le classement général n'est pas au départ ce matin. Une dure journée pour la Katusha, ses coéquipiers Giampaolo Caruso et Angel Vicioso n'ayant pas terminé l'étape d'hier, ce dernier annonçant même la fin de sa carrière. Davide Villela (Cannondale), Janez Brajkovic (Astana), Giorgio Cecchinel (Neri Sottoli) ou encore Brett Lancaster (Orica GreenEdge) sont également non-partants.
De nombreuses attaques animent le début d'étape, les baroudeurs souhaitant disputer l'étape aux équipes de sprinteurs. Après quelques tentatives restées vaines, notamment menées par Adam Hansen (Lotto-Belisol) ou Marteen Tjallingi (Belkin), ce sont cinq coureurs qui prennent les devants. Robinson Chalapud (Colombia), Nathan Haas (Garmin-Sharp), Winner Anacona (Lampre-Merida), Bjorn Thurau (Europcar) et Nicola Boem (Bardiani-CSF) se voient accorder un avantage de près de 9 minutes après 58 kilomètres. A l'arrière du peloton, des coureurs sentent les stigmates d'hier : Maxime Mederel (Europcar) et Ramón Carretero (Neri Sottoli) jettent l'éponge. Derrière, le peloton commence à stabiliser l'écart, sous l'impulsion de l'inusable bûcheron canadien Svein Tuft. Au niveau des conditions météos, le ciel toujours couvert laisse un léger répit aux coureurs, et heureusement la chaussée n'est pas glissante comme hier.
L'échappée résiste bien face aux équipes de sprinteurs
A mi-course, alors que l'échappée continue de bien se relayer, le peloton commence à grappiller puisque l'avantage n'est plus que de 6 minutes 30. Tuft continue son travail, mais il est désormais aidé par un coureur de la FDJ.fr, de la Cannondale, et plus tard d'un autre de la Giant-Shimano. A 60 kilomètres du but, l'avantage du 5 de tête est légèrement inférieur aux 5 minutes. Mais les fuyards du jour résistent bien dans la partie la plus vallonnée du jour puisque l'écart est toujours le même 20 kilomètres plus loin. En haut de la dernière difficultée du jour, dont le sommet est situé à environ 35kilomètres de l'arrivée, Nathan Haas devance Chapalud pour les points grimpeurs.
Le bras de fer s'amorce. Dans la descente, les équipes de sprinteurs placent de nombreux coureurs à l'avant du peloton. Ca roule à plus de 70 km/h ! Mais rien n'y fait, l'écart ne baisse pas. A 25 kms de la ligne, l'écart est toujours de 3 mnutes 40. Derrière c'est tendu, ça chute du côté d'Alafacci et d'Eisel et des petites cassures se forment. Tout le monde recolle, mais ça roule en file indienne. Une longue ligne droite en faux plat descendant permet au peloton de s'organiser parfaitement ! L'écart passe sous les deux minutes à 15 bornes du but, mais à l'avant Chalapud est à bloc.
Nacer Bouhanni conclut le travail de la .. Giant-Shimano pour Mezgec !
Sous l'arche des dix derniers kilomètres, alors que l'avance est légèrement supérieur à la minute, attaque ! Il ne parvient pas à faire le trou et l'échappée se désorganise. Le bras de fer tourne à l'avantage du peloton, où la formation Lotto-Belisol vient se mêler à la lutte. Les corueurs sont toujours dans une interminable ligne droite et l'échappée devient un véritable point de mire pour le peloton. La formation BMC remonte en tête du peloton pour protèger Cadel Evans. Les cinq membres n'ont de cesse de vouloir relancer l'allure en tête du peloton, mais ils sont finalement repris à 3 bornes du but.
Alors qu'on aborde un final plus sinueux, une chute survient : c'est Ventoso qui se retrouve à terre à gauche de la chaussée. A 2 bornes du but, toutes les formations tentent de placer leurs sprinteurs. Nacer Bouhanni et Luka Mezgec sont côte à côte. Sous la flamme rouge, ils sont situés en deuxième et troisième position. L'ancien champion de France, pensionnaire de l'équipe FDJ.fr ne donne quasiment pas de coups de pédales et il lance son sprint à seulement 150 mètres de la ligne. Il se faufille entre la balustrade et le sprinteur de la Giant-Shimano et signe sa deuxième victoire d'étape sur ce Giro d'Italia 2014 ! D'un boyau, il devance, une nouvelle fois, Nizzolo (Trek), Mezgec échouant à la troisième place. Pas de changement du côté du classement général.