Giro - Pieter Weening s'impose au sommet de Sestola
Par Alexandre MIGNOT le 18/05/2014 à 17:19
Pas de répit pour le peloton qui disputait ce dimanche, au lendemain d'une belle arrivée à Montecopiolo, une étape de moyenne montagne. Au programme du jour, 172 kilomètres entre Lugo et Sestola et trois ascensions prévues, comme la veille, dans les derniers kilomètres. Les coureurs devaient grimper le Sant'Antonio (3ème catégorie). S'ensuivait la deuxième ascension : le Rocchetta Sandri (4ème catégorie). Mais la victoire d'étape devait se jouer dans la dernière ascension du jour : la montée de Sestola. Les 16 kilomètres de ce col, assez roulants (pente moyenne avoisinant les 5%), présentaient toutefois à mi-parcours un passage à 13 %. A la veille d'une journée de repos, la deuxième, certains des favoris avaient sans doute dans l'idée de se tester et pourquoi pas d'animer l'étape, à moins qu'un échappé ne tire son épingle du jeu.
Une échappée de 14 hommes prend le large
Les coureurs quittent la localité de Lugo sous les coups de 12h30, et dans la foulée, de nombreuses offensives font rage en tête de peloton. L'étape pouvant sourire à un fuyard, nombreux sont les audacieux ce dimanche. Mais personne ne parvient à faire la différence et une cassure se crée même dans le peloton après une chute. Tout revient dans l'ordre et c'est finalement après une petite heure de course que 14 coureurs parviennent à se faire la malle. Un groupe assez relevé où l'on retrouve Julien Bérard (Ag2r-La Mondiale), Enrico Barbin (Bardiani-CSF), Marco Bandiera (Androni), Jackson Rodriguez (Androni), David Tanner (Tinkoff-Saxo), Oscar Gatto (Cannondale), Leonardo Duque (Colombia), Matteo Bono (Lampre-Merida), Jonathan Monsalve (Neri-Sottoli), Tosh Van der Sande (Lotto-Belisol), Salvatore Puccio (Sky), Eduard Vorganov (Katusha), Pieter Weening (Orica-GreenEDGE) et Davide Malacarne (Europcar).
Au kilomètre 50, leur avance est d'une petite minute, mais le pack relâche la pression et le groupe peut faire le trou. Ainsi, à la mi-course, soit après 85 bornes, l'écart rapporté est de six minutes. Le peloton ne réagit pas et aucune équipe ne veut réellement prendre les choses en main. A 75 kms de l'arrivée à Sestola, l'avance grimpe encore, à 7'15". A 60 kms du but, la route comme à s'élever, et l'écart ne faiblit pas, au contraire : 8 minutes. Ca sent bon pour l'échappée. Derrière, la BMC contrôle tranquillement, sur un rythme de sénateurs. Au sommet de la première bosse du jour, à 50 kms de l'arrivée, Monsalve passe en tête, tandis que le peloton pris en mains par la Garmin-Sharp arrive 7 minutes plus tard.
Weening et Malacarne font le trou dans l'ascension finale
Une fois la descente du Sant'Antonio effectuée, 33 kms sont encore à boucler. Et alors que Steven Kruijswijk (Belkin) est contraint à l'abandon, les hommes de tête se présentent au pied de la Rocchetta Sandri avec une avance de quasiment 5 minutes ! La BMC reprend les commandes et imprime un rythme un peu plus soutenu. A 25 kms du terme, Tanner pose le premier démarrage. Le peloton maillot rose, alors emmené grand train par la Garmin-Sharp, ne pointe plus qu'à quatre minutes. Au sommet de la Rocchetta Sandri, Tanner n'a que quelques secondes sur le reste du groupe, et tout ce petit monde bascule dans la descente, tandis que le peloton mené par Bjorn Thurau (Europcar) passe 3'20" plus tard. A 18.5 bornes du sommet, alors que Tanner est repris, Weening attaque à son tour et fait immédiatement le trou sur ses compagnons.
Le Néerlandais entame l'ascension finale de Sestola en tête. Au pied, son avance culmine à 3'30" sur le peloton, qui temporise, alors que Davide Malacarne (Europcar) revient dans son sillage. Le duo compte 30" sur Bérard et Van der Sande, leurs plus proches poursuivants, au panneau des 15 kms. Derrière, la BMC contrôle sans trop forcer et l'échappée semble bien partie pour se jouer la gagne. A un peu plus de 10 kms de l'arrivée, sur une pente relativement douce, Malacarne et Weening comptent 1'30" sur un groupe de poursuivants de 9 hommes. Le peloton est à près de 4 minutes. Le schéma de course évolue pas, et les poursuivants semblent jouer battus. BMC et Tinkoff-Saxo, quant à eux, maitrisent dans un peloton encore étoffé. Un peloton d'où sort Alexandre Geniez à 7 bornes du but.
Weening règle Malacarne au sprint, Pozzovivo fait une bonne opération
Le Français contraint la Tinkoff à accélérer le rythme et le peloton s'écrème peu à peu. Devant Malacarne et Weening continuent de collaborer, tandis que Bono puis Barbin sortent du groupe de poursuite pour tenter d'aller chercher le duo. A 5 kms du sommet, ce même duo compte tout de même 1'45" sur Barbin, plus proche poursuivant, et 2'40" sur le groupe maillot rose d'où s'extrait cette fois-ci ... Alexis Vuillermoz (Ag2r-La Mondiale) ! Le Français prend une trentaine de secondes d'avance, et un kilomètre plus loin, c'est son leader Domenico Pozzovivo qui sort du peloton. Vuillermoz le mène durant quelques mètres, et après un moment de latence, les autres favoris décident de bouger à leur tour. Mais ça se regardent et Morabito reprend les rênes d'un groupe maillot rose réduit. Pozzovivo, lui, ne faiblit pas et profite brièvement de l'appui de Bérard.
A l'avant, Malacarne et Weening entrent dans les trois derniers kilomètres et s'en vont jouer la victoire d'étape. A 2 bornes du but, le duo mène avec 1'45" sur Pozzovivo, accompagné de Barbin, tandis que le groupe maillot rose pointe à 2'15", mené par Wout Poels. Sous la flamme rouge, le duo est bien installé aux commandes, et ça commence à se regarder. Weening laisse Malacarne mener et c'est au sprint que tout va se jouer. Malacarne est contraint de lancer à 150 mètres de la ligne, mais Weening s'accroche bien et dépasser l'Italien avec facilité. Le Néerlandais d'Orica-GreenEDGE remporte l'étape, tandis que Pozzovivo prend la troisième place à 42" et fait la bonne opération du jour. Le groupe des favoris réglé par Diego Ulissi termine à 1'08".