Interview - Daan Olivier : «Encore beaucoup de travail»

 

Vidéo - inCycle Teams - Giant-Shimano

En 2014, Daan Olivier a découvert le grand monde du World Tour. Mais, il ne s'est pas que contenté d'apprendre. Effectivement, le jeune Néerlandais de 22 ans a aussi profité de sa première saison en tant que néo-pro, dans l'équipe Giant-Shimano, pour se montrer. Et ses performances parlent pour lui : 21e de la Vuelta Ciclista al Pais Vasco, sa première course dans le World Tour, 25e de La Flèche Wallonne, 15e de l'Amgen Tour of California, 8e de la Vuelta a Burgos... Ses bons résultats lui donne de la "confiance et du moral" pour la suite de sa carrière. Cyclism'Actu est allé à la rencontre de Daan Olivier pour élucider différents sujets : sa saison 2014, la politique de son équipe, désormais nommée Giant-Alpecin, sa saison 2015 et ses vues sur le long terme. Entretien avec un grand espoir du cyclime mondial !

 

Daan, avant d'en venir à la nouvelle saison, revenons d'abord sur votre année 2014. Quel bilan général tirez-vous de celle-ci ?

2014 a été une bonne année pour moi, avec des hauts et des bas. Tout d'abord, c'était une grande expérience pour moi de rejoindre l'équipe Giant-Shimano. L'objectif en 2014 était de rester en bonne santé. Après une difficile saison 2013, à cause de mon syndrome du surentraînement, c'était important. Je n'ai pas eu la pression de rendre des résultats à l'équipe. Mais, après ma chute dans la Ruta del Sol, j'ai retrouvé mon niveau sur le Pais Vasco, les classiques Ardennaises, le Tour de Californie, le Tour de Burgos et aussi au Canada. C'était beaucoup mieux que prévu ! Je suis donc heureux. J'ai pratiquement une longueur d'avance sur mon planning original que j'avais fait avec l'équipe au début. Cela me donne aussi beaucoup de confiance pour l'avenir. Donc, dans l'ensemble, je suis assez content de ma saison 2014.

 

"J'espère apprendre beaucoup plus dans l'avenir !"

Vous avez réalisé 46 jours de course lors de votre première année de néo-pro. Vous avez participé à des courses du World Tour. C'était une bonne année d'apprentissage ?

Oui. Avec un accident et une blessure, je n'ai pas eu autant de jours de course que j'espérais avant, mais j'ai vraiment beaucoup appris. Surtout dans la façon de vivre en tant que coureur pro : comment je dois sauvegarder mon énergie pendant les courses, comment je peux être utile pour nos leaders... Mais, j'espère apprendre beaucoup plus dans l'avenir !

 

Vous avez eu de bons résultats dans les courses du World Tour : 21e de la Vuelta Ciclista al Pais Vasco, 25e de La Flèche Wallonne et 31e de la Clasica Ciclista San Sebastian. Ces places représentent-elles quelque chose pour vous ? 

Ces places me donnent surtout de la confiance. Ces courses sont adaptées à mon profil. J'espère que je vais pouvoir m'améliorer à l'avenir dans ce genre de courses. Surtout sur la Vuelta al Pais Vasco. C'était une grosse surprise pour moi, parce que j'étais juste de retour après une fracture de la clavicule et une commotion cérébrale.

 

Lors de votre première année au sein du haut niveau, vous avez donc montré un certain niveau de performance. C'est rassurant pour la suite de votre carrière ?

Oui, je l'espère ! À l'avenir, j'espère pouvoir faire beaucoup de pas en avant. J'aimerais jouer un beau rôle dans les grandes courses.

 

En 2014, quels changements avez-vous pu constater entre le niveau World Tour et le niveau Continental, que vous aviez connu avec l'équipe Rabobank Development ?

Il y a trois grands changements : les courses sont beaucoup plus contrôlées, ça va vite, très vite, et le World Tour est un monde beaucoup plus professionnel.

 

"Je n'avais jamais pensé pouvoir être à ce niveau-là en 2014"

 

Au final, quel a été votre meilleur moment en 2014 ? 

Mon meilleur moment de la saison ? C'était la Vuelta Burgos. J'ai terminé 8e du classement général et j'ai remporté le classement des jeunes. Quand j'ai commencé la saison, je n'avais jamais pensé pouvoir être à ce niveau-là en 2014, surtout après mon année 2013.

 

Au contraire, quel a été le plus mauvais moment de votre saison 2014 ? Votre fracture de la clavicule sur la Ruta del Sol ?

La fracture de la clavicule, c'était sûrement mon pire moment. Avec ma maladie à la fin de la saison sur Milan-Turin et le Tour de Lombardie.

 

Cette blessure en début de saison n'a-t-elle pas ralenti votre montée en puissance ?

Je pense qu'elle a peut-être un peu ralenti ma progression. Mais, quand j'ai eu la blessure, j'ai essayé de tirer le meilleur parti de celle-ci et j'ai essayé de m'entraîner aussi bien que possible sur le home-trainer et dans la salle de gym. J'ai fait ceci dans la première semaine et après, j'ai fait une semaine avec une position particulière sur le vélo.

 

"Je suis vraiment devenu plus fort physiquement et mentalement"

 

En 2014, pensez-vous avoir passé un cap physiquement et mentalement ?

Oui, je pense. Je suis vraiment devenu plus fort physiquement et mentalement. Il y a encore beaucoup de choses à améliorer, mais je suis déjà plus détendu pendant les courses par rapport à avant. J'ai également acquis une certaine confiance en moi. Mais, comme le dit la devise de l'équipe ("keep challenging", ndlr), il y a encore beaucoup de travail à faire !

 

En 2013, vous nous aviez déclaré : "J'ai toujours dit que cette équipe était la meilleure pour les jeunes coureurs qui souhaitent progresser". Après un an au sein de l'équipe Giant-Shimano, pouvez-vous confirmer vos dires ?

Oui c'est ça. Un an plus tard, je pense toujours la même chose à ce sujet. Le bon point de cette équipe, c'est qu'il y a beaucoup de jeunes coureurs qui veulent s'améliorer. Ceci permet de se pousser les uns des autres vers un niveau supérieur. L'équipe est également très prudente avec nous.

 

En quoi consiste vos programmes et vos plans de formation ?

L'équipe fait un programme global avec les formateurs, les entraîneurs et le coureur. Je suis aussi impliqué dans celui-ci. Ils expliquent ce qu'ils pensent être bon pour notre développement. Nous réalisons aussi beaucoup de choses ensemble pendant l'hiver en Espagne et en été avec les camps en altitude. Tout ce genre de choses va aider à notre développement. Et l'ambiance dans l'équipe est bonne. C'est également très important !

 

"Toutes les décisions qu'ils prennent, c'est avec l'esprit du long terme"

 

La vision de l'équipe avec les jeunes se base surtout sur du long terme ?

Oui, toutes les décisions qu'ils prennent, c'est avec l'esprit du long terme.

 

"J'aurais encore besoin de quelques années de plus pour réaliser cela !"

 

Votre objectif à long terme "est de devenir l'un des meilleurs grimpeurs du monde". Pensez-vous toujours pouvoir arriver à cet objectif de carrière ?  

C'est vrai, j'ai encore de la confiance et du moral pour penser que cela est possible. Mais, j'aurais encore besoin de quelques années de plus pour réaliser cela !

 

Et pour quelle année visez-vous cela ?

Je ne peux pas dire quelle année ce sera. Mais, les gens disent que votre corps est le plus fort entre 27 et 30 ans. J'ai 22 ans, alors disons dans 5 ans.

 

"Nous sommes impatients de recommencer les courses !"

Revenons à 2015. Comment se sont passés les premiers stages avec l'équipe et la présentation officielle en Allemagne ?

Nous avons déjà fait un camp d'entraînement en décembre avec l'équipe. Le premier camp d'entraînement était agréable. Nous avions repris assez tranquillement avec beaucoup d'endurance. Dans le but d'avoir un plus gros moteur. Et puis, après une belle période de Noël à la maison, nous sommes allés à Berlin pour la présentation de l'équipe. C'était impressionnant ! Avec nos nouveaux partenaires Alpecin et Sunweb, en plus de Giant, vous pouvez voir que cette équipe grandit ! C'était une belle présentation. C'était une bonne journée pour l'équipe et aussi pour le cyclisme allemand. Là, nous sommes dans un camp d'entraînement. Ça se passe assez bien. Le temps est bon et le moral est là. Nous sommes impatients de recommencer les courses !

En 2015, aurez-vous un nouveau rôle au sein de la formation allemande ? 

Dans certaines courses, j'aurai ma propre chance. Et dans d'autres, je serai un équipier. Au final, c'est un peu similaire à mon rôle de l'année dernière.

 

"Bien sûr, je veux gagner des courses, mais je dois rester réaliste"

Quels seront vos différents objectifs en 2015 ? Remporter des courses et aider vos leaders ?

Bien sûr, je veux gagner des courses, mais je dois rester réaliste. Je veux faire un grand pas en avant dans les courses du World Tour ! Par exemple sur le Pais Vasco et la Flèche Wallone. Ce sont de grands objectifs pour moi. Nous allons vite voir si je suis capable de faire un bon pas en avant par rapport à l'année dernière. Quand je serai dans une course comme équipier, j'espère pouvoir aider au mieux les gars comme Warren (Barguil), Tom (Dumoulin) et Simon (Geschke). Il faut les aider à avoir un beau résultat ! Et cela donne aussi un sentiment de satisfaction.

Quel sera votre programme de courses en 2015 ?

Je vais commencer sur le Tour de Murcie. Ensuite, j'irai à Almeria et sur la Ruta del Sol. Après un camp d'entraînement, je reprendrai en Catalogne, puis sur le Pais Vasco. Et, je ferai, ensuite, les trois classiques Ardennaises : l'Amstel, la Flèche et Liège-Bastogne-Liège. 

 

"Je vais probablement faire mes débuts dans un Grand Tour en 2015"

 

Vous souhaitez découvrir un Grand Tour en 2015 ? 

Je vais probablement faire mes débuts dans un Grand Tour en 2015. Probablement sur la prochaine Vuelta. 

 

"Je veux juste devenir un coureur meilleur et plus fort"

 

Dans quels domaines souhaitez-vous vraiment progresser en 2015 ?

Dans la saison à venir, je veux améliorer mes capacités de grimpeur et aussi de rouleur. Mais, en général, je veux juste devenir un coureur meilleur et plus fort. C'est important pour moi !

 

Propos recueillis par Alexis ROSE.