ITW - Julien Loubet : «Un soulagement d'être avec les pros»
Par Benoit LAURENTI le 27/03/2015 à 10:09
Après un début de saison de bonne facture et avant des objectifs plus conséquents encore, Julien Loubet s'est confié auprès de Cyclism'Actu. Lui qui a réussi à passer professionnel une seconde fois après une pige chez les amateurs nous raconte son retour dans le peloton pro, ses nouvelles sensations sous les couleurs de Marseille 13-KTM ainsi que ses ambitions pour la saison 2015.
Bonjour Julien, vous êtes de retour dans les rangs professionnels chez Marseille-KTM. Un soulagement ?
Oui effectivement, c'est un grand soulagement de retrouver les rangs professionnels après 3 années pleines chez les amateurs. J'ai pris beaucoup de plaisir durant ces dernières années, mais il fallait que je repasse au niveau supérieur car je savais que j'avais les capacités physiques pour réaliser de belles performances. Je tiens d'ailleurs à remercier Fréderic Rostaing du Team Marseille 13-KTM de m'avoir accordé cette chance.
Passer pro est une preuve de travail et de détermination mais aussi parfois d'un brin de réussite. Après être revenu dans les rangs amateurs, vous êtes de nouveau passé pro. Deux fois plus de travail, détermination et réussite ?
Repasser chez les pros demande énormément de travail, mais cela ne suffit pas. Il faut être déterminé et savoir ce que l'on veut. Je suis passé pro très jeune et cela a été très difficile de ne pas pouvoir m'exprimer tout de suite, mais ma 1 ère expérience chez Ag2r La mondiale m'a beaucoup servi pour la suite. Je dirais que c'est surtout "la tête" qui fait la différence, un mental d'acier ainsi que la maturité. Le collectif est aussi un paramètre décisif dans le cyclisme moderne et quand chacun joue collectif, la réussite n'est jamais loin.
Votre saison 2015 commence relativement bien, avec des places significatives au milieu d'équipes World Tour comme lors de la Classic Sud Ardèche. De bon augure pour la suite ?
Cela fait du bien de revenir et de pouvoir tout de suite remonter sur un podium, cela permet de se mettre en confiance, les résultats suivent et ainsi on franchit les paliers. Maintenant je dois me re-acclimater au milieu pro, mais je sens très bien que je monte en puissance au fil des mois. En fait, je ne connais pas mes limites aujourd'hui car je ressens vraiment que mon niveau est supérieur à ma 1ère expérience pro. Je ne suis plus le même, j'arrive à maturité physique et mentale. Je prends un plaisir fou sur le velo, je me sens comme un coureur tout neuf !
D'ailleurs, 2015 n'est finalement qu'une suite logique à 2014 où, sous les couleurs de GSC Blagnac vous avez remporté pas moins de 11 victoires...
Une suite logique certainement, mais on sait combien il est très difficile de passer professionnel alors une 2éme fois c'est énorme, je me rends vraiment compte de la chance dont j ai bénéficié. Effectivement j'ai obtenu de très bons résultats en 2014, c'était l'année où jamais pour repasser ! Je tiens à remercier le GSC Blagnac Vélo Sport 31 qui a su monter ce projet exceptionnel sans qui je ne serais pas là, et particulièrement les 2 co-présidents Gaétan Prime et Patrick Docteur et sous la direction de David Escudé qui nous a permis de monter une équipe extraordinaire, une bande de copains sur un vélo ! 2014 a été un tremplin où j'ai mesuré la chance que j'avais de faire ce métier.
Le statut Continental de Marseille 13-KTM vous permet aussi de courir avec les amateurs. Est-ce difficile de basculer d'un peloton professionnel à un peloton amateur d'un week-end sur l'autre ?
Au Team Marseille 13-KTM nous avons un beau calendrier, il est assez rare que nous redescendions sur les courses amateurs surtout que nous ne sommes que sur 1 seul front avec un effectif de 11 coureurs. J'ai couru deux épreuves de l'essor basque en 2015 suite à l'annulation du Tour Med. Il est vrai que cela change un peu mais le niveau est relevé et pas facile de gagner chez les amateurs, il faut courrir juste pour pouvoir gagner. On a la pancarte et cela demande un peu de subtilité tactique pour s'exprimer physiquement, d'autant que nous n'étions que deux coureurs de Marseille 13-KTM au départ.
Vous allez disputer le Critérium International. Le premier grand objectif de votre saison ? Avec quelles attentes irez-vous en Corse ?
Chez les pros et dans le cyclisme en général, le 1er objectif est de gagner, n'importe laquelle mais en claquer une c'est très important. Je vais sur le Critérium avec l'ambition de faire un top 10 voir mieux, mais c'est la 1ère course de moyenne montagne pour nous, donc il est difficile de se jauger sans repères. Il y a aussi la Classica Corsica qui est très importante également. Mais je reviens d'un stage personnel à Malaga où j'ai pu beaucoup rouler dans de superbes conditions en enchaînant les cols. Je vais en Corse avec un moral gonflé à bloc.
Vous avez pu courir dans le peloton professionnel chez Ag2r la Mondiale, où vous avez été aligné au départ des plus belles courses World Tour. Avec du recul, quel a été votre meilleur souvenir de cette période ? Votre pire souvenir ? A désormais 30 ans, est-ce votre objectif n°1 de retourner en World Tour ?
J'ai eu la chance de participer à plusieurs reprises aux grands tours Vuelta et Giro, pour moi Liège Bastogne Liège est la classique la plus dure, mais j'en garde un très bon souvenir... Il y a eu aussi le Dauphiné libéré où en 2008 Christophe Moreau remporte 2 étapes et le général avec Ag2r. Nous avons vécu de grands moments collectifs. Mon seul regret est de ne pas avoir pu participer au Tour de France mais qui sait ce que l'avenir me réserve, à 30 ans, ma carrière n'est pas encore terminée.
L'atout majeur de Marseille 13-KTM ne serait-il pas l'expérience ? Blain, Konovalovas, El Farès, Di Grégorio et vous même avez tous couru dans une équipe professionnelle de renom.
On le sait l'expérience est très importante dans le cyclisme et c'est vrai que depuis le début de saison on tourne autour de la victoire. On a tous eu de riches expériences par le passé et maintenant on s'en sert, on donne le meilleur de nous même pour le collectif, chacun sait ce qu il a à faire, son rôle. On n'a presque pas besoin de se parler pour se comprendre sur le vélo, tout cela nous permet de pourvoir réagir efficacement.
Regardons plus loin. De quoi sera composé le reste de votre calendrier 2015 ?
Nous participons cette semaine à la Classica Corsica puis au Critérium Internationnal. Ensuite il y a les epreuves de la coupe de France bien présentes durant avril et mai, le circuit des Ardennes, les 4 jours de Dunkerque, et en juin les boucles de la Mayenne et la route du sud. Enfin, viendra le championnat de France en juin pour clore la 1ère moitié de la saison.
Vous estimerez votre saison réussie si...
Une victoire serait top! La route du sud à domicile ou le championnat de France a chantonnay m'inspirent beaucoup pour réaliser de grosses performances. Nous ferons le bilan en fin de saison mais je suis très confiant à titre personnel mais aussi en ce qui concerne l'équipe Marseille 13-KTM. Je pense que le meilleur est à venir !