La Vuelta - Aru : «Agréable d'être avec ces champions»
Par Antoine PLOUVIN le 29/08/2014 à 17:01
Vidéo - Fabio Aru au départ de la 7e étape de La Vuelta 2014
Souvenez-vous Fabio Aru, 24 ans depuis un mois et demi. Il se révélait sur le dernier Giro, en remportant l’étape de Montecampione et en terminant troisième du classement final. Oh bien sûr, on attendait beaucoup du jeune Sarde, mais ses performances et sa constance sur ce Tour d’Italie, qui n’était que le deuxième grand Tour de sa carrière, impressionnaient. Ayant étudié le Grec et le Latin, au cours d’études classiques, qu’il a mené de front avec son début de carrière de coureur cycliste, il s’exprime bien… Mais il est aussi timide. Sa réussite sur le Giro lui a offert une grande popularité dont il sait qu’il doit se méfier. A une époque où peu de monde croyait aux chances de Vincenzo Nibali de remporter le Tour de France (après un début de saison compliqué ), l’Italie avait besoin d’une nouvelle idole. Et comme le Requin de Messine, il revêt le maillot de l’équipe Astana, et comme le Requin de Messine, il ne vient pas du continent, mais d’une île. La Sardaigne. Comme on le sait, chez les jeunes talents, confirmer est encore plus dur que se révéler. Et sur cette Vuelta, tout le monde attend de voir ce dont sera capable Aru, face à un plateau de grande classe.
Premier test convaincant
Ce jeudi, lors de la première arrivée en ascension de cette Vuelta, c’était le premier grand test pour tous les prétendants au classement général. Et Fabio Aru a répondu présent. Sixième de l’étape à 18’’ du trio Valverde, Froome et Contador, Aru finit seulement 6’’ derrière Nairo Quintana, le vainqueur de ce fameux dernier Giro.
« C’était difficile, déclare Aru. Ce sont tous des grands champions, et ils sont très forts. Être là avec eux, c’est déjà un moment agréable mais ce n’était vraiment pas facile. Je manque encore d’explosivité. Je suis encore jeune et je dois encore me développer et apprendre. »
Effectivement il est jeune. Il ne prend ici part qu’à son troisième grand Tour. Et c’est déjà la deuxième fois de suite qu’il prend le rôle de leader. Certes, au départ du dernier Giro, il devait rouler pour Michele Scarponi, mais celui-ci s’est vite retrouvé loin dans le classement général et Aru est vite devenu leader de l’équipe Kazakh.
Qu’attendre de lui ?
Aru s’était illustré par son panache sur le dernier Tour d’Italie. C’est clairement un attaquant. S’il n’était pas craint avant sa victoire à Montecampione, la suite fut différente. Aujourd’hui, le regard des autres a forcément changé. Il est pour l’instant huitième du général à 58’’ de Valverde. Un retard qui s’explique notamment par le temps perdu au contre-la-montre par équipe : 31’’. Mais à cette position, il est un coureur dangereux, qu’un Chris’ Froome, un Alberto Contador ou un Alejandro Valverde ne peut pas laisser partir comme ça impunément.
« Je vais faire ma course au jour le jour » affirme Aru. Façon élégante de ne rien dévoiler sur ses objectifs ou ne sait-il pas lui même ce dont il sera capable ? Quoiqu’il en soit ses caractéristiques devraient lui permettre de faire une belle course. Sur le papier en tout cas. Car comme on l’a dit, il est jeune. Et on sait qu’il est compliqué d’avoir deux pics de forme dans une saison. Encore plus, à fortiori, à cet âge. Même interrogation au sujet Nairo Quintana, à peine plus vieux que le Sarde.