Rétro 2014 - Trofeo Laigueglia, Serpa grille Sinkewitz
Par Benoit LAURENTI le 04/11/2014 à 19:39
La saison 2014 en est terminée et elle fut riche en émotions. Cyclism'Actu a donc décidé de vous faire revivre la plupart des courses de l'année où son staff a pu être présent sur le terrain. Réactions à chaud, résumés d'étapes, tout y est ou presque. Pour le troisième volet de la Rétro 2014, retour sur... la victoire de José Serpa, grillant la politesse à Patrick Sinkewitz lors du Trofeo Laigueglia.
La jonction est opérée à 48 bornes de l'arrivée. Un temps de latence est observé suite à cette jonction, puis Jose Serpa (Lampre-Merida), Matteo Rabottini (Neri Sottoli) et Patrick Sinkewitz (Meridiana) partent à l'attaque dans le Testico. Rabottini émet des difficultés à suivre ses deux compagnons, et ceux-ci s'envolent et creusent un écart de 35" secondes sur un groupe d'une dizaine de poursuivants à 30 bornes de l'arrivée. Le peloton est lui à près d'une minute. Serpa et Sinkewitz font forte impression.
Derrière, le groupe de poursuite s'étoffe à 25 unités, mais continue de perdre du temps : 1'05" de retard à 25 kms de l'arrivée. Colombia tente de faire le forcing derrière le duo, mais l'écart ne baisse pas énormément. Ainsi, à 10 kms du terme de la course, l'avantage de Serpa et Sinkewitz est toujours d'une bonne cinquantaine de secondes, et il est de 30" à 4 bornes du but. Sinkewitz fait la grosse majorité du boulot, et parvient quasiment à lui-seul de maintenir le groupe de poursuite à distance.
Sous la flamme rouge, les deux hommes sont donc bien roue dans roue, et sur le point de se disputer la gagne. C'est ce qui se produit, et c'est finalement Serpa qui vient sauter l'Allemand sur la ligne après n'avoir quasiment donné aucun coup de pédale, avançant la présence de son leader en poursuite comme justification. Andrea Pasqualon règle le groupe pour la troisième place sur le podium.
Trofeo Laigueglia, le résumé et l'interview du vainqueur
Comment s’est passée l’attaque de Sinkewitz ?
Sinkewitz est parti très fort dans la dernière ascension de la Cima Paravena, à 30 kilomètres de l’arrivée avec Patrick Sinkewitz et Matteo Rabottini, et il y avait encore un coureur derrière. Mais la montée était usante et Rabottini qui n’a pas pu suivre. Il a fallu bien s’accrocher pour conserver le contact avec Sinkewitz, j’étais un peu cramé au sommet. Je le pensais plus fort, mais dans les cinquante derniers mètres j’ai retrouvé des forces.
Sinkewitz dit qu’il a fait tout le travail.
Oui c’est vrai, mais juste derrière, j’avais Diego Ulissi, qui est notre leader et qui est en grande forme. Et je ne pensais pas pouvoir faire mieux que deux.
Une victoire qui tombe bien après une année de disette pour vous.
Cette victoire est bonne pour la confiance et permet de bien aborder l’année 2014. Il reste beaucoup de rendez-vous importants. Et j’espère bien que la forme va aller crescendo.
D’habitude, au début de la saison je pars froid puis la forme monte, et après le Giro, je suis cramé. Alors j’ai changé ma préparation et suis parti m’entraîner en Colombie l’hiver dans des conditions favorables.
Que vous-êtes vous dit avec Sinkewitz après l’arrivée ?
Je lui ai dit qu’à deux kilomètres de l’arrivée, il avait accéléré et m’avait décroché. J’étais cuit. Mais il ne l’a pas vu, et n’a pas continué… Alors j’ai pu rentrer.
C’est votre deuxième saison chez Lampre.
L’équipe Lampre sera très forte cette année. Nous avons des coureurs pour les classiques, les grands tours. Ces dernières années, l’équipe a été forte.
Comment se passe l’entraînement en Colombie ?
Je dois être le seul coureur Colombien né au niveau de la mer… Après 20 ans, je suis parti vivre à Bucaramanga, à 1000 mètre d’altitude. C’est mieux pour pratiquer le vélo. Il y a là bas, en partant de chez moi, une ascension de 50 kilomètres qui nous mène à 3400 mètres d’altitude. Je la fait une fois par semaine.
Cette année, vous doublerez encore Giro et Tour de France ?
Giro et Tour de France, oui.
Sur ce Trofeo Laigueglia, qui était le leader ? Cunego ou Ulissi ?
C’était Ulissi. Avec Cunego, Niemec et moi même au cas où il faudrait réagir dans la dernière ascension.
Pour l'anecdote, Patrick Sinkewitz prenait sa retraite forcée deux jours après suite à une suspension de 8 ans pour des faits remontant à 2011.