Giro - Ulissi double la mise, Evans se couvre de rose
Par Alexandre MIGNOT le 17/05/2014 à 17:13
On entrait ce samedi dans le vif du sujet. Au programme de cette 8ème étape du Tour d’Italie, la première de haute-montagne, 179 kilomètres et trois ascensions, toutes situées dans les cinquante derniers kilomètres. Après une centaine de bornes relativement plat, les coureurs escaladaient tout d’abord le Cippo di Carpegna. Après avoir basculé au sommet de ce col, 17 kilomètres de descente technique. Puis, la route s’élèvait de nouveau. Le Montecopiolo était le juge de paix de cette étape. Elle présentait une pente irrégulière avec une première partie de 9 300 mètres à 5 % de moyenne, puis une courte descente, puis la dernière montée : 6 kilomètres à 6 % avec un passage à 13 %... à seulement 100 mètres de la ligne ! Une première étape de montagne qui allait permettre de redistribuer les cartes au général.
Un groupe de dix hommes se fait la malle
Le départ est donné sous les coups de 12h30, et assez rapidement, un groupe de 10 hommes se détache à l'avant de la course. On y retrouve Marco Bandiera (Androni), Stefano Pirazzi (Bardiani-CSF), Carlos Quintero (Colombia), Julien Berard (Ag2r-La Mondiale), Mattia Cattaneo (Lampre-Merida), Mauro Finetto (Vini Fantini), Eduard Vorganov (Katusha), Perrig Quemeneur (Europcar), Edvald Boasson Hagen (Team Sky) et Julian Arredondo (Trek Factory Racing). L'écart grimpe à 3 minutes après 35 kms, alors qu'Adam Hansen (Lotto-Belisol) tente de partir en chasse-patate, sans succès. A la mi-course, les hommes de tête, qui s'entendent bien, naviguent à sept minutes devant le pack.
La Movistar et la Tinkoff-Saxo font l'essentiel du travail en tête de peloton et ramènent l'écart à 6'15" à 70 bornes de la ligne. Dix kilomètres plus loin, il est de 6 minutes tout pile ! Les contre-forts de la première ascension du jour s'approchent alors. C'est finalement à un peu plus de 50 kilomètres du but que ces contre-forts du Cippo di Carpegna sont atteints. Immédiatement, Pirazzi prend les choses en main, le groupe de fuite n'ayant plus que 4 minutes d'avance. Et ça ne va pas en s'améliorant, puisque la Movistar prend les commandes et imprime un sérieux tempo. Le maillot rose Michael Matthews en fait les frais.
Arredondo s'en va en solo, Vuillermoz fait exploser le peloton
Devant, Pirazzi, Arredondo et Quémeneur font le trou sur leurs compagnons de fuite. Les trois hommes se relayent et gardent leurs distances avec le peloton dans cette première partie du Cippo di Carpegna. La BMC vient également se mettre aux avant-postes tandis que le trio entame la deuxième partie de l'ascension, plus difficile, à 41 bornes de l'arrivée. Les coéquipiers de Quintana emmènent fort et réduisent l'écart à 3 minutes à 40 kms du but. Dans les minutes qui suivent, le peloton se morcèle et perd de nombreuses unites, alors qu'Ag2r-La Mondiale apparait enfin à l'avant du pack. Vuillermoz met le groupe des favoris en file indienne et une trentaine d'hommes parvient encore à s'accrocher.
A 3 kilomètres du sommet, le trio est toujours groupé, malgré les quelques offensives de Pirazzi. Derrière, Vuillermoz mène devant Pozzovivo, Rolland, et le reste des favoris, mais le groupe se réduit à une vingtaine d'hommes, et Mourey ainsi que Scarponi craquent. Dans le même temps, ça s'éclaircit devant, puisque Arredondo pose une attaque et décroche ses deux compagnons. Le Colombien passe au sommet en tête et bascule dans la descente à 35 kms de la ligne. Pirazzi passe 35" plus tard, Quémeneur à 50", Quintero à 1'25", puis le peloton mené par Vuillermoz à moins de deux minutes. A 30 bornes du sommet de Montecopiolo, Arredondo poursuit son solo, avec 1'45" d'avance sur le groupe des favoris.
Pierre Rolland sort en contre dans la descente et s'en va chasser Arrendondo
Un groupe de favoris d'où s'extrait Pierre Rolland durant la descente ! A 25 kms de la ligne, Rolland pointe à 1'35" d'Arredondo, et seulement 25" devant le groupe des favoris où BMC fait rouler Morabito. Sous la bannière des 20 derniers kms, la situation a quelque peu évolué puisque Rolland s'est rapproché à une minute d'Arredondo, tandis que le groupe des favoris pointe à 2 minutes de l'homme de tête. Quelques instants plus tard, Rolland retrouve Quémeneur qui s'est laissé décrocher et qui emmène désormais son leader. Devant, le coureur de Trek entame les premiers lacets de l'ascension finale, une minute avant le groupe Rolland (Quémeneur, Pirazzi, Quintero).
A 16 kms du sommet, Arredondo fait encore belle impression et repousse Rolland et Pirazzi, sortis, à 1'10", et le peloton à 2'40". Un peloton qui a récupéré de nombreux coureurs et où Ag2r fait le boulot avec trois hommes devant Pozzovivo. De son côté, Rolland part seul en chasse d'Arredondo. Pirazzi est décroché. Les kilomètres défilent, mais Arredondo résiste à Rolland, tandis que le groupe des favoris comprenant une vingtaine de coureurs grappille. A 9.5 kms du but, au moment d'achever la première partie de l'ascension (Villagio del Lago, 2e cat), Arredondo bascule dans une petite descente avec 55" d'avance sur Rolland. Pirazzi pointe lui à 1'35", et le groupe de favoris à 1'45".
Rolland lâche Arredondo, mais les favoris reviennent et Ulissi s'impose, Evans leader
La pente reprend à 6.5 kms de l'arrivée et le Colombien maintient l'écart. Il entame la partie finale, plus difficile, tout comme Rolland quelques instants plus tard. Et le coureur d'Europcar revient à 40" à 5 kms du but, tandis que le peloton n'est plus qu'à 1'20" ! Un kilomètre plus tard, l'écart est de 30", mais ça s'agite dans le groupe des favoris ! Siutsou attaque et le groupe se réduit. Ag2r laisse sa place à la BMC. Au panneau des 3 derniers kilomètres, Rolland a Arredondo dans son sillage, quelques secondes devant. Le Français revient sur le Colombien, mais le groupe des favoris n'est qu'à 45 secondes, et ça bouge !
A 2 bornes, Rolland et Arredondo sont à l'agonie, le Français s'en va mais compte à peine 25" sur le groupe des favoris, où ça s'agite ! Il passe tout de même sous la flamme rouge en tête, mais avec très peu d'avance, à peine 15". A 400 mètres, Rolland mène toujours mais Dani Moreno démarre et le reprend. L'Espagnol est aussi pris en chasse par Kiserlovski et Ulissi qui le contrent immédiatement, puis Ulissi se charge de conclure aisément. L'Italien de la Lampre remporte son deuxième succès sur ce Giro. Il devance Kiserlovski, Keldermann et Quintana sur la ligne. Cadel Evans prend les commandes du général.