ITW - Sep Vanmarcke, la revanche sur Paris Roubaix ?
Par Antoine PLOUVIN, à Lille-Lesquin le 11/04/2014 à 19:14
Vidéo - Sep Vanmarcke parle de Paris Roubaix 2014
Il est le grand espoir des Belges. Sep Vanmarcke court peut-être dans une équipe Néerlandaise, mais il portera dimanche, sur ses épaules, une très grande partie des espoirs Belges de victoire. Non seulement parce que Tom Boonen n’est pas au top, mais aussi et surtout parce qu’il est le grand champion de demain. L’an passé, il avait chuté sur Tirreno – Adriatico et n’était arrivé qu’à 3’ du vainqueur du Tour des Flandres, déjà Fabian Cancellara. Alors on attendait surtout son coéquipier sur Paris – Roubaix, Lars Boom. On a finalement découvert un Sep Vanmarcke époustouflant, que Fabian Cancellara n’a jamais su décramponner. Malgré la pointe de vitesse du Belge, « Canc’ » était parvenu à prendre le dessus sur le vélodrome. Paris – Roubaix révèle parfois des (demies) surprises, mais on avait déjà là l’impression d’assister à la naissance d’un futur grand champion (il faut dire qu’il avait déjà remporté le Omloop Het Nieuwsblad l’année d’avant). Troisième dimanche dernier du Tour des Flandres, nous pouvons maintenant penser que ce coureur de 25 ans pourrait marquer l’histoire du cyclisme de son emprunte dans les années à venir.
La revanche
Il était au bord des larmes à Roubaix, il y a un an. En conférence de presse après la course, c’était difficile pour lui de parler, tellement l’émotion était forte. Aujourd’hui il regarde ces images avec le sourire, en se disant qu’une deuxième place dans un duel avec Fabian Cancellara… c’est quand même pas si mal. « J’ai déjà eu ma chance mais le plus rapide a gagné… le meilleur ! » analyse-t-il. « Bien sûr que j’ai envie de faire mieux que l’an passé. La deuxième place était déjà bien. Ça veut dire que j’étais déjà dans la course pour la victoire. J’espère que je pourrai à nouveau être dans cette position, mais que cette fois je pourrai gagner ».
Cancellara et OPQS en point de mire
On l’a vu dimanche dernier, une nouvelle fois : le niveau du peloton est élevé. Tous les coureurs nous le font remarquer. Si Fabian Cancellara l’emportait encore à Oudenaarde, c’était cette fois-ci au sprint d’un groupe de quatre, et au terme d’une course âprement disputée, où l’on a vu de nombreuses individualités et de nombreuses équipes protagonistes. Alors comment toutes ces forces vont travailler pour vaincre « Spartacus » sur les pavés de Roubaix ? « Je ne pense pas que tout le Monde va calquer sa course sur Cancellara. Je pense qu’il y aura beaucoup d’attaques car il n’y pas beaucoup de coureurs capables de suivre Fabian s’il part. Et c’est de toute façon meilleur d’être devant. »
Oui mais qui peut attaquer Fabian Cancellara ? « Toute l’équipe (Omega Pharma) Quick Step est très forte. Greg Van Avermaet a aussi prouvé sur le Tour des Flandres qu’il était très fort. Et il y a beaucoup d’autres coureurs forts. »
Dimanche, il fera beau, sec, avec un peu de vent…
On l’a constaté avec les fameuses reconnaissances, les pavés sont secs ! Très secs même. Il y a eu quelques averses lundi en fin d’après-midi, mais depuis, plus rien. « C’est un peu la même situation que l’an passé, avec beaucoup de poussières. Le vent risque d’avoir son importance et de durcir la course. Quand nous avons repéré, il y avait du vent de face, alors si c’est pareil dimanche, ce sera difficile de sortir du peloton. »
En général, dans de telles conditions, la course va vite… très vite. Le moindre piège peut être fatal. « Ma plus grosse peur bien sûr, ce sont les crevaisons et les chutes. Sur cette course, vous pouvez être au top et la moindre malchance peut vous stopper net ». D’où l’importance des reconnaissances. Bien sûr, sur le Tour des Flandres, il y a des pavés. Mais ce sont surtout des monts pavés. Rien à voir avec ces longues sections plates, au pavé très mauvais. Qui se répètent sans cesse durant 150 kilomètres. Alors, qu’on préfère les Flandres à Roubaix ou l’inverse, on doit admettre que Paris – Roubaix est assurément une course différente de toutes les autres, quand le Tour des Flandres n’est « que » la plus grande des courses Flamandes devant l’E3, le Nieuwsblad, A Travers les Flandres et Kuurne. « Ce ne sera que mon quatrième Paris – Roubaix cette année. C’est un parcours que je ne maîtrise pas aussi bien que celui du Tour des Flandres, car les Flandres, j’y viens pour m’entraîner, nous y faisons plusieurs courses avant le Ronde… Il est donc important de repérer les endroits clés. J’avais déjà fait une reco’ de 90 kilomètres le week-end de Milan – San Remo. C’était important. »
Le nouveau grand Flandrien Belge ?
« J’adore ces courses. Gagner Paris – Roubaix est un rêve, alors bien sûr, ces classiques sont mon créneau pour mon avenir dans le cyclisme ». On lui reproche de mal courir. On lui reproche de ne pas avoir laissé la responsabilité de la poursuite à Cancellara, seul, quand Van Avermaet et Vandenbergh s’était enfuis dans le final. Il est intrinsèquement rapide, bien plus que Cancellara, et pourtant l’an passé, il a perdu son sprint sur le vélodrome de Roubaix et cette année, il ne fait que troisième du Tour des Flandres dans un sprint à quatre. « J’étais content de mon podium sur le Tour des Flandres. D’autant plus que j’avais eu des crampes. Mais rapidement, j’ai finalement été déçu. J’ai vu sur le Kwaremont que je pouvais suivre « Canc’ ». Et je passe, une nouvelle fois, à côté d’une grande occasion de gagner un Monument. Cela dit, contrairement à l’an passé, j’ai pu voir que j’étais en grande forme. L’année dernière, avec ma chute à Tirreno, je ne savais pas de quoi j’étais capable ». Dimanche, il aura donc la pression, et de nombreux regards braqués sur lui.